Atelier "feuillus" avec Maître Ijiima


A l'inverse de la forme « tronc droit formel » (chokkan) où on recherche un tronc droit qui forme un angle droit avec le niveau du sol, dans la forme moyogi, on évite tout ce qui est lignes droites, soit verticales, soit horizontales.
Pour cela, on incline dès la base l'arbre pour obtenir un moyogi (règle de base de cette forme). Mais si on accentue un peu plus le mouvement, on obtient souvent un meilleur arbre avec une forme meilleure.

La différence majeure entre les feuillus caduques et les persistants:
les persistants se travaillent principalement par la ligature avec des branches fortement dirigées vers le bas
les feuillus caduques eux ont leur départ de branches qui montent (les feuillus poussent toujours à la recherche de la lumière) puis redescendent. Par conséquent, ne pas former de branches directement vers le bas (ce n'est pas naturel) à part une tolérance pour les prunus qui peuvent avoir des branches comme cela.

La ligature:
Pour les feuillus, on travaille avec le moins de ligature possible, voire pas du tout. On privilégie la taille. Si on utilise un peu de ligature, il est conseillé d'utiliser des diamètres de fils de plus gros diamètres que ce que la théorie nous dit (exemple: même si un fil de 2mm convient, prendre un fil de 4mm). En fait, si on utilise des gros diamètres, c'est que la surface en contact avec la branche est plus grande et que l'on ligature avec des spires plus larges, donc moins de risque d'incrustation du fil et d'abimer l'écorce. Bien sur le fil ne doit pas être trop serré mais pas trop lâche non plus.

La taille:
Si on laisse trop pousser un arbre, les bourgeons de la base de la branche vont s'affaiblir, voire mourir. Donc, ne pas trop laisser pousser, le bonsaï c'est garder un arbre à la même taille.
Ce qui est important, c'est de toujours couper les branches fortes pour repartir sur des branches fines (entrenœuds plus courts) ou un bourgeons et garder une conicité sur l'ensemble de l'arbre, tronc et branches.

La méthode de taille du Maître est de toujours couper les branches en plusieurs fois c'est-à-dire couper un morceau de la branche que l'on veut couper, se baisser pour se mettre au niveau du point focal de l'arbre, regarder, couper un autre morceau et ainsi de suite...
Souvent il ne coupe pas à ras (pour les grosses coupes), il laisse un moignon, laisse pousser pour reprendre ensuite la coupe 1 an après. Le résultat est meilleur.

Lorsque l'on taille, si des petites branches dépassent de la silhouette générale de l'arbre (car on a pas pu par exemple tailler plus soit pour la vigueur de l'arbre, soit parce qu'il n'y avait pas de bourgeons), ce n'est pas grave. On affine les silhouettes pour les expositions simplement.

Astuces:
quand on coupe avec une pince concave, il faut en même temps tirer vers soi pour obtenir une meilleure coupe et ne pas déchirer l'écorce,
quand on met du mastic, il faut mettre une fine couche, on a tendance à en mettre trop ce qui créé des gros bourrelets cicatriciels. Pour les petites coupes, donc petites cicatrices, on utilise la pâte en pot (en se mouillant les doigts); pour les grosses cicatrices, il utilise une fine couche de mastic liquide en tube et ensuite par dessus du mastic en pâte,
quand on met du mastic, faire un petite boulette, la positionner sur la coupe et appuyer en faisant des petits mouvements circulaires en même temps jusqu'à ce que le mastic recouvre toute la cicatrice,
avec les ciseaux, on coupe les petites branches avec la point du ciseau et les plus gros diamètres de branches avec la base des lames du ciseau (avec en plus un petit mouvement sur la branche que l'on coupe avec la main opposé)
quand on coupe à ras une branche par exemple sur le tronc, on pousse en même temps avec la pince concave pour avoir une belle cicatrice.

Commentaires

yann a dit…
merci coco

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